Pour un billet d’entrée à plusieurs milliers euros, Inga Verbeeck et son équipe de cupidons garantissent de tout faire pour trouver le nec plus ultra de l’homme idéal. Interview.
Quand on aime on ne compte pas. Alors, chez Ivy International, l’agence de “matchmaking” d’Inga Verbeeck (comprenez agence de rencontres), les flèches des cupidons sont affûtées en marketing, en psychologie et même parfois en nutrition. Cette petite armée de l’amour de 22 personnes se rassemble régulièrement lors de «meetings en interne » pour « brainstormer » et échanger des « feedbacks» de leurs clients afin d’améliorer les « matchs ». Une organisation digne d’une entreprise du CAC 40 version Love me tender.
Derrière cette agence unique se cache Inga Verbeeck, entremetteuse de luxe. Cette Belge de 38 ans a déjà été journaliste, photographe, sportive, femme d’affaires dans l’acier, puis finalement matchmakeuse. De ses vies passées il lui reste cinq langues, qu’elle ne parle « pas toutes parfaitement » s’esclaffe-t-elle, avec un léger accent. Son français impeccable la fait pourtant mentir.
De l’acier à l’amour
Inga Verbeeck est effervescente. Elle a 18 ans quand elle quitte le foyer familial, bien décidée à croquer le monde. Ses parents ne subventionnent pas son idée ? Qu’à cela ne tienne. Elle travaille en reporter freelance et s’embarque à bord de l’un des voiliers de la Volvo Ocean Race. Presque miraculeusement, elle pose ses valises à Anvers avec son marin d’ex-mari, qui semble être le seul à avoir su la retenir quelque part. Elle travaille au sein de l’entreprise familiale dans le domaine de l’acier. En 13 ans, elle apprend comment faire du business et clot des contrats importants aux quatre coins du monde.
Passage à vide
Puis la crise de 2008 arrive, l’entreprise familiale est vendue. La jeune femme divorceet traverse alors une crise identitaire. Elle découvre Berkeley International, un site de rencontres « high class », à l’époque où les applis n’existaient pas encore. Très vite elle commence les « dates », comprenez des rendez-vous amoureux. Mais « J’étais beaucoup plus intéressée par le business que par les rendez-vous galants ! » s’amuse-t-elle. La mouche des affaires la pique à nouveau. En trois mois, elle devient associée chez Berkeley et flaire le bon filon. Quatre ans plus tard, elle se sépare et lance sa propre agence de matchmaking, Ivy International.
Amour de luxe
Mieux vaut être fortuné(e) pour trouver l’âme sœur chez Ivy International. La clientèle est aussi premium que les forfaits : l’entrée de gamme à 15.000 €, puis 25.000 €, et enfin premium à 50.000 €, « un investissement ». Vous ne risquez pas de trouver les clients d’Inga sur Tinder mais plutôt des célébrités, dont elle tait le nom – secret professionnel oblige-, des hommes et des femmes de pouvoir, trop investis dans leur travail pour avoir le temps ou la chance de trouver leur moitié. Nous avons rencontré Inga pour en savoir plus sur cette drôle d’agence matrimoniale. Interview.
Huit rencontres en chair et en os pour 15.000 euros
Quand on vous demande ce que vous faites, qu’est-ce que vous répondez ?
Inga Verbeeck: Entrepreneuse et matchmakeuse. J’adore la combinaison du business avec de riches relations humaines. C’est ma personnalité.
Quelles sont les qualités fondamentales de vos matchmakeuses ?
Inga Verbeeck: Il faut penser « out of the box » (« penser hors des sentiers battus »), être emphatique, engagée et authentiquement intéressée par les gens. Certaines filles qui m’accompagnent ont des diplômes en marketing ou en psychologie. Mais, le plus important, c’est de savoir cerner les gens et comprendre ce qui leur manque… pour mieux pouvoir le trouver !
Comment choisissez-vous les “matchs” ?
Inga Verbeeck: D’abord nous respectons les désirs du client. Mais si je pense qu’une personne est incroyable sans nécessairement correspondre à ses critères, je tente. C’est aussi cela mon rôle : challenger les besoins. D’ailleurs, nous ne présentons jamais de photo. Nous partons du principe qu’elles peuvent être trompeuses.
Combien de personnes rencontrent vos clients ?
Inga Verbeeck: Une à la fois ! C’est un principe. Avec la formule basique (à 15.000 € NDLR), nous assurons huit rencontres en chair et en os. Mais ça nous demande parfois d’avoir proposé 35 profils papier avant qu’un seul soit accepté !
Que comprennent les forfaits ?
Inga Verbeeck: Nous ne sommes pas seulement là pour présenter des matchs. À partir de 25.000 €, nous ouvrons un catalogue où les clients peuvent piocher à la carte ce dont ils ont besoin. Cela peut être un soutien psychologique pour ceux qui n’arriveraient pas à tourner la page d’un divorce, des séances pour reprendre confiance en soi, du coaching nutritionnel et même du coach dating ! Vous savez, nous passons beaucoup de temps avec nos clients. Une fois, nous avons eu un client à Madagascar, nous y sommes allé deux fois.
Du coach dating ?
Inga Verbeeck: Oui. Ce n’est pas nécessaire pour tout le monde. Mais, parfois, certains clients ont besoin de retrouver confiance en eux et de commencer un chemin qui les mène à rencontrer la bonne personne, à nouer des liens, à socialiser. C’est bien plus que de rencontrer la bonne personne.
Y a-t-il des choses que vous refuser de faire ?
Inga Verbeeck: Nous avons déjà refusé des clients qui avaient pourtant beaucoup d’argent parce qu’ils voulaient payer la prestation par rencontre. Ce n’est pas notre démarche.
Est-ce que vous garantissez les résultats ?
Inga Verbeeck: C’est impossible mais je peux vous garantir de tout essayer pour y arriver !
Article Featured By: Madame Le Figaro