La Covid-19 a bouleversé notre vie sociale, en particulier notre façon de faire des rencontres et de tisser de nouvelles relations. Inga Verbeeck, fondatrice et PDG d’Ivy Relations, nous explique les changements qui ont marqué le milieu des

Verbier est un petit creuset de personnes animées du même esprit : il est plus facile de trouver chaussure à son pied ici que dans n’importe quel autre endroit. On y trouve toute une génération d’enfants dont les parents se sont rencontrés sur la montagne, à l’après-ski ou lors de soirées dansantes. Mais comment les célibataires en quête d’un compagnon ou d’une compagne d’aventure ont-ils vécu 2020 ? Les confinements, les restrictions et les interdictions de voyager ont fortement compliqué les choses. C’est là qu’Inga et son équipe d’entremetteurs entrent en jeu.

Faire des recontres en temps de Covid

Après s’être mariée tôt à l’âge de 21 ans, Inga s’est vue divorcer dès ses 29 ans. Une amie l’a alors convaincue de faire appel à une agence de rencontre, mais sans succès. Elle a cependant été séduite par l’idée de créer une agence qui comblerait ce qui manquait sur le marché selon elle. Grande habituée de Verbier depuis l’enfance, Inga nous raconte comment son activité, qui s’adresse à une clientèle internationale, s’est adaptée depuis un an.

Comment t’es-tu adaptée au début des restrictions anti-Covid-19 ?

Inga : Cette nouvelle réalité a été un choc pour nous tous, mais il est apparu très vite que nous allions devoir composer avec, et non contre. Face à un regain d’intérêt, nous avons compris que les gens cherchaient des solutions et des conseils pour contrer la coupure sociale. Depuis lors, nous suivons attentivement les restrictions internationales, à la recherche de fenêtres de tir légales, en accord avec la réglementation Covid, puis nous ccompagnons nos clients afin de favoriser les échanges humains. Nous avons encouragé nos clients à utiliser les plateformes en ligne telles que Zoom afin d’établir un premier contact en attendant que la situation leur permette de se rencontrer. Avant la pandémie, il semblait inconcevable que quelqu’un s’inscrive sans nous avoir rencontrés en personne. Mais depuis un an, les intéressés sont plus enclins à se lancer afin de mettre toutes les chances de leur côté le plus tôt possible.

VL : Quels sont les principaux changements que tu as observés dans le milieu des rencontres l’année dernière ?

Inga : Il me semble qu’au-delà du manque de sorties, de fêtes et de concerts ou de festivals, les gens ont surtout été confrontés à la solitude et ont réalisé combien la proximité de leurs proches était importante. Par conséquent, j’ai l’impression que davantage de gens recherchent une véritable connexion, quelqu’un avec qui partager les plaisirs de la vie ! Les clients qui viennent nous voir aujourd’hui ont une idée beaucoup plus claire et précise de la personne qu’ils souhaitent rencontrer. Nous avons également constaté un afflux important de trentenaires, ce qui augmente la part de jeunes et élargit l’ensemble de notre clientèle. Nos clients repoussent les frontières et les limites en réponse à cette situation peu favorable.

VL : Quels sont les principales difficultés que posent les restrictions anti-Covid lors de la mise en relation des clients ?

Inga : Cela place effectivement la barre plus haut. Sans restrictions, tout était beaucoup plus simple : on pouvait sauter dans un avion, se rencontrer, explorer… Aujourd’hui, les gens sont obligés d’être plus sélectifs et plus stratégiques quant aux personnes qu’ils rencontrent. Heureusement, nous sommes parvenus à répondre à leurs attentes, notamment grâce à nos programmes de « chasseurs de têtes », qui ont décuplé les opportunités de rencontre. Et plus d’opportunités de rencontre permet aux gens de trouver l’amour et le bonheur – le petit rayon de soleil que nous réussissons à apporter.

VL : Pour faire des rencontres, comment les gens surmontentils les contraintes telles que les restrictions de voyage, en plus de toutes les autres règles en vigueur ?

Inga : En ces temps difficiles, les clients se sont montrés plus créatifs et débrouillards que nous l’aurions imaginé, chose qui fait plaisir à voir. Certains se sont rencontrés simplement, en se promenant dans un parc avec un café à la main, d’autres ont eu des premiers rendez-vous plus élaborés, comme aux Seychelles après plusieurs tests obligatoires et une dizaine d’heures de vol !

VL : Comment organises-tu des rendez-vous conformes aux règles anti-Covid ?

Inga : Étant donné que dans la plupart des cas, les gens se déplacent pour se voir, les tests Covid sont obligatoires. Nous suivons avec attention les réglementations et les restrictions afin de permettre à nos clients de se rencontrer dans le respect des mesures anti-Covid. C’est un sujet inévitable, mais nos clients ont tendance à l’aborder de manière ouverte et responsable.

VL : Comment constitues-tu ton réservoir de partenaires potentiels ?

Inga : Tout d’abord, faisons la différence entre un client et un partenaire potentiel qu’un client recherche. En général, les clients nous trouvent via Google, le bouche-à-oreille ou autre. Nous proposons deux formules d’adhésion. Pour la première, nous organisons des rencontres entre clients dans un environnement privé et sûr, et pour la seconde, nous effectuons des recherches ciblées à la demande des clients plus exigeants. Nos méthodes de recherche ont nettement évolué, du réseautage classique offrant peu de résultats aux outils numériques à grande échelle. La Covid-19 nous a permis de mettre les bouchées doubles dans ce sens. Le nombre de personnes qui adhèrent à notre approche proactive a sensiblement augmenté, la pandémie ayant rendu les gens plus réceptifs à de nouvelles possibilités, même les plus inattendues. J’ai le sentiment que les gens se sont lassés de swiper et de recevoir des likes, une tendance qui avait commencé avant cette pandémie et qui joue également un rôle dans cette dynamique. Une bonne chose selon moi.

VL : As-tu des histoires positives intéressantes de l’année dernière à nous raconter ?

me voir l’été dernier après le premier confinement. Il m’a expliqué que le confinement l’avait réellement motivé à faire passer sa vie personnelle avant sa vie professionnelle et m’a demandé comment nous pouvions accélérer et optimiser les recherches. Nous avons donc lancé une recherche ciblée pour lui. Après avoir soigneusement examiné les profils, il est allé à son premier rendez-vous quelques semaines plus tard et doit à présent rencontrer sa famille à elle. Son récit illustre bien que, dans la vie, il faut prendre les choses en main pour arriver à ses fins.

VL : Comment envisages-tu l’année à venir ?

Inga : Comme très prometteuse et intense. C’est très agréable de pouvoir fournir un service qui a du sens, surtout en ces temps difficiles. Cette pandémie, et peut-être les prochaines, aura des répercussions durables sur nos vies. Les rencontres resteront un défi social dans les prochains mois. Mais la vie est trop courte pour ne pas être vécue. Nous allons donc affronter ces défis, composer avec eux et faire preuve d’imagination. Je pense que ce sera une année bien remplie pour nous.

www.ivyrelations.com

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